Association de Recherche
et d'Inventaire Spéléologique
01/01/2025 : L'ARIS vous présente ses meilleurs voeux pour l'année 2025
Participants : Pascal Mouneryrat, Jean-Pierre Blazy, Daniel Caumont.
Nous retournons au Roucas 5 avec pour intention de procéder ce jour au pompage du deuxième plan d’eau de cette cavité. Plan d’eau sur lequel nous avions abouti en première lors de la sortie précédente et qui en fait n’est rien d’autre qu’une deuxième baignoire. La première ayant été court-circuité par d’importants travaux de désobstruction à partir de la surface (voir les comptes rendus précédents).
Nous sommes équipés d’une pompe en 12 volts et d’une batterie (matériel de Pascal) dont le fonctionnement a été parfait. Et d’un tuyau d’exhaure que nous avons dirigé vers la première baignoire, jonction avec le Roucas 2, pour y transférer l’eau pompé. Tout s’est parfaitement déroulé.
Cette deuxième baignoire s’est avérée plus longue et surtout plus profonde que la première. Nous avons pompé 3m cubes environ ce qui nous a permis de nous engager de 4 mètres environ jusqu’au bec verseur d’un autre bassin de cette même baignoire au-delà duquel la galerie continue parfaitement visible sur 4 à 5 mètres. Au-delà, c’est l’inconnu. Galerie pénétrable, suite logique de la cavité.
Comme nous n’avions pas assez de tuyau pour le rejet d’exhaure puisqu’il nous fallait déplacer la pompe plus loin nous avons stoppé le pompage et quitté les lieux…
En pompant ce deuxième bassin estimé a 1m3 environ nous pourrons poursuivre la première sauf si entre temps des précipitations mettent en charge la cavité. Restons Zen sur ce coup. On progresse… Nous sommes cette fois dans le bon conduit. Jeudi suite de la première nous attends !!!
Participants : Pascal Mouneyrat, Jean-Pierre Rouges, Daniel Caumont
Nous voilà de retour au Roucas après 15 jours de répit pensant trouver notre deuxième baignoire vidée lors de la sortie précédente prête à recevoir l’usage de l’explosif afin de rendre son ignoble parcours un peu plus agréable, si ce n’est moins pénible jusqu’à sa sortie vers l’inconnu du « Serre de Grenouillet ».
Hélas, lorsque nous atteignons cette dernière, nous la trouvons à nouveau remplie. Les précipitations de la semaine ont eue raison de notre travail précédent. Tant pis ; Cela ne nous empêchant pas de remettre la pompe en marche et à reprendre un nouveau pompage. Tout étant en place et en fonction, nous décidons d’agrandir à l’explosif le départ de cet obstacle afin de rendre les manœuvres futures plus confortables. Hélas, trois fois hélas, la perforatrice Hilti nous lâche ! La mèche tourne mais ne percute pas suffisamment pour qu’un trou soit foré ! Décidement c’est la guigne. Nous plions tout le matériel, retirons la pompe et quittons les lieux en courant. On attendra de meilleurs jours et surtout la fin des précipitations.
Après le repérage de la source du Claux que nous ne connaissions pas (si ce n’est de nom) source captée de faible débit située au-dessus du hameau, et la rencontre d’un autochtone qui nous raconte sa vie nous filons vers Saint-André de Buèges avec pour but de rechercher l’entrée d’une grotte (1) située sur le versant de la Séranne au-dessus du Mas des Prats. Une marche ardue qui nous conduit sur la rive droite d’un thalweg où pourrait se trouver cette cavité dont nous avons un vague pointage. Daniel ayant visité cette cavité il y a une quarantaine d’année mais n’ayant plus souvenance de sa situation précise ni de sa conformation. Grotte intéressante en raison de sa situation sous l’éperon de la Coupette. Hélas, malgré une fouille minutieuse parmi l’intense végétation et les éboulis chaotiques et pentus du secteur nous ne dénichons pas cette cavité. Dommage !
Comble de cette journée pour le moins infructueuse, Pascal perd ses lunettes de vue dans les immondes broussailles !. A moitié aveuglé, il rejoint sa voiture… il est 17h. Cà suffit.
- Baignoire du Roucas re-remplie
- Perfo en panne !
- Lunettes perdues…
Super bilan de la journée. La prochaine sera sans doute meilleure. On y croit. La spéléo c’est aussi rentrer bredouille.
(1) Grotte de Beaume Rouge (Commune de Pégairolles de Buèges) (40m de dev)
Participants : Pascal Mouneryrat, Jean-Pierre Rouges, Daniel Caumont.
Laissant au repos l’évent du Roucas dont nous reprendrons l’exploration lorsque les conditions météorologiques le permettront, nous nous concentrons à nouveau ce Mercredi 07 Février sur le contexte de la source de l’Avèze (Brissac) pour y poursuivre nos recherches. Recherches, en particulier de prospections poussées entre la grotte du Maure et l’évent de Nicouleau, cavités que nous connaissons bien et qui par leur position « marquent » le trajet hypothétique du réseau de cette importante exsurgence (débit de 3 à 4 m3 /s ce jour)
Le but est de revoir une cavité dénichée lors d’une précédente prospection, cavité située à 570 m au sud-sud-ouest de la source de l’Avèze et dans l’axe du réseau que nous recherchons qui nous le supposons emprunte une des branches de la faille des Cévennes.
Nous retrouvons cette cavité qui s’ouvre à la base d’un des innombrables lapiazs chaotiques du secteur et tentons d’y trouver un prolongement tant sa situation nous parait intéressante. Hélas, sa conformation résultant d’une imbrication de grosses strates en équilibre et en porte à faux ne nous conduit pas à y engager quelques travaux de désobstruction. Nous la jugeons dangereuse et l’abandonnons à regret pour une prospection des bois en direction de l’aven de Nicouleau. Prospection peu fructueuse en raison de l’étendu de complexes lapiazs qui occupent cette zone et au sein desquels trouver une cavité semble relever du hasard le plus total. Aucun indice particulier de terrain n’étant par ailleurs observable. Seul l’aven de Nicouleau étant vraisemblablement la cavité stratégique unique du secteur !
Par contre, la recherche menée en contrehaut des lapiazs au sein desquels s’ouvre la grotte abandonnée permet à Jean-Pierre de dénicher une sorte de large ouverture parmi les lapiazs qui augure de la présence possible d’une cavité. Effectivement au fond de cette dernière (6m X 5m environ) un départ vertical vers -3 obstrué par un gros bloc se présente. Après 3 tirs pour le réduire nous pénétrons dans une cavité qui n’est rien d’autre qu’une canole de lapiaz assez importante tout de même et au parcours facile. Au bout d’une dizaine de mètres, cette dernière (0,80 de large pour 3 mètres de haut en moyenne) et sur le parcours terminal de laquelle loge une chauve-souris, un colmatage de terre (sorte d’humus collant terreux) colmate en partie la suite en profondeur évidente mais plus étroite de la cavité. Ne voulant pas déranger la locataire des lieux et comme il est tard nous décidons de quitter cette cavité que nous appellerons « l’aven du Mur » et où il faudra sans doute revenir pour y retirer la terre qui encombre son point bas. On ne sait jamais ?? Prof : -10 environ.
A noter l’aspiration nette de la cavité dont la direction N.45° est tout fait celle de la faille des Cévennes et de toutes les grandes fractures du secteur y compris celle de l’aven du Lapiaz des Maures dans laquelle nous avons il y a quelques mois entrepris des travaux de désobstruction. Travaux qui sont d’ailleurs à poursuivre.
Conclusion : Nos prospections désormais nombreuses sur ce secteur nous montrent qu’il y a peu de chance de pénétrer dans ce que l’on peut considérer comme une vraie cavité. Les lapiazs chaotiques, imbriqués et dans l’ensemble peu profonds du secteur n’augurent rien de bon. Les salsepareilles et la végétation ne facilitent pas de plus les déplacements. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne faut pas s’attendre à y trouver une véritable entrée de cavité… Elle serait déjà connue comme le sont la grotte du Maure, l’aven de la Dame et l’aven de Nicouleau. Les bouscatiers et autres chasseurs les ayants en leur temps sans doute repérées.
Il ne nous reste comme possibilités sérieuses dans le secteur qu’à reprendre tout simplement les travaux de désobstruction entrepris il y a 2 ans à la grotte des Maures et à l’aven du Lapiaz des Maures situé en contrebas, les plus proches de la source.
Et de profiter d’une fin d’été bien sec pour explorer l’évent qui se trouve pil poil sur l’autre branche de la faille des Cévennes (contact Berriasien-Rauracien) sous le château de Brissac (exsurgence du Rajol). Exsurgence de 30 mètres de développement terminée par un siphon. Siphon dont il faut vérifier l’état possible d’assèchement durant l’été. Une surprise serait possible...
Participants : Anthony Mirico, Thierry Oliva, Didier Barral, Daniel Caumont.
Laissant au repos pour quelques mois l’évent du Roucas dans la Vis dont les deux baignoires sont pleines, nos dernières sorties qui n’ont pas fait l’objet de compte-rendu ont été effectuées sur le contexte des sources de Brissac. Sources en crue durant ce mois de Mars qui ont fait apparaitre l’affleurement de la nappe karstique (136 m NGF) dans le grand champ qui se trouve à la base du château entre les deux branches de la faille des Cévennes. Beaucoup, beaucoup d’eau…
Nous avons profité ce Dimanche 16 Mars en l’absence de certains membres de l’effectif en voyage pour nous rendre à l’aven de Nicouleau (commune de Brissac) une vieille connaissance, laissant aussi l’aven de la Canole en attente aussi.
Cette cavité, l’aven de Nicouleau, loin d’être anodine est située à quelques 1300 mètres au sud-sud- ouest de la source de Brissac en position de possible paléo exutoire Vauclusien de la partie de la Séranne correspondant en gros au massif du Roc Blanc. Sa configuration et sa morphologie pentue fort imposante portant à y croire.
Le seul problème est que toutes les investigations que nous avons portées jusqu’à présent sur cette cavité ces dernières années n’ont rien donné et pour cause, le travail à y effectuer étant relativement important. Un travail qui consiste à rechercher le prolongement de sa grande galerie axiale plongeante (12m x 5m) qui selon nos observations est orientée dans la fourchette de 160 à 180° nord-nord-ouest (direction vierge du Suc). Grande galerie dont l’extrémité est malheureusement colmatée par l’imposant éboulis de son entrée n°2, lequel traversant la paroi de droite de la galerie axiale vient mourir dans sa partie inférieure. Cette entrée n°2 est un orifice d’aven d’effondrement (soutirage) qui en s’ouvrant et en se superposant et sectionnant l’ensemble a copieusement comblé le prolongement normal de cette grande galerie descendante. Une subtilité naturelle qui ne peut échapper à un spéléologue averti, curieux et déterminé !Travail effectué : La désobstruction de ce jour a permis grâce à deux judicieux tirs (Anthony) de faire sauter deux énormes blocs stabilisant la trémie (sorte de clé de voute) dont une épaisse strate donnant un accès direct à une étroiture verticale. Etroiture verticale en boite aux lettres toujours entre des blocs et que l’on franchissait à l’époque avec quelque appréhension pour remonter et jonctionner vers l’entrée n°2.
Il reste pour la prochaine séance à faire sauter cette étroiture, en particulier le bloc « clé » qui la resserre et qui retient une partie supérieure de la trémie. Une opération qui permettra de vidanger cette dernière qui est elle aussi constituée de nombre blocs.
Durant le travail réalisé quelques interstices entre les blocs ont laissé apparaitre de très gros ossements (peut-être de l’Ours, qui sait ?) dont un crâne encore en place dans l’éboulis positionné et coincé à l’envers et qui pourra peut-être permettre une identification. Un chantier à ne pas laisser tomber et à poursuivre de temps en temps.
Notre ami Didier Barral qui a répondu à notre appel frigorifié dans sa doudoune a quelques mètres du chantier a couvert en vidéo tous ces travaux. Merci à lui.
A Signaler : courant d’air frais intermittent dans la trémie (9° pour 11° à l’extérieur vers 15h) en échange probable entre les deux entrées. Au même endroit un courant d’air de 13° (pour 38° à l’extérieur) avait été enregistré en plein été ?
Note : un bloc malheureusement détaché de la trémie a durant le travail percuté le genou d’Anthony. Enormément de précaution sont à prendre pour ces travaux. Il conviendra sans doute de poursuivre ces derniers après dynamitage du boc de l’étroiture verticale en passant par l’entrée n°2. La vidange sera plus facile par le haut.
Participants : Jean-Pierre Rouges, Daniel Caumont.
Objectif : recherche de la grotte de Roca Rebio (commune de Saint-André de Buèges)
Les nombreuses précipitations de ces deux derniers mois nous ont empêchés de poursuivre certains de nos chantiers. Et quelques membres de notre groupe en vadrouille avec leurs épouses… dans des pays infestés de moustiques.
Seules quelques cavités et prospections étaient faisables. Ce que nous avons fait dans le secteur de Brissac (grotte du Mur) de Nicouleau (aven de Nicouleau) et du Mas Alexandre.
Nous retournons ce jour a la recherche de la grotte de Roca Rebio, cavité que nous avions déjà recherchée il y a quelques temps dans le but de la re explorer. Profitant ainsi de nos années d’expérience sur les cavités de haut niveau du massif de la Séranne à dominante horizontale que nous considérons comme d’anciennes sorties de gros réseaux (épisode Mio-Pliocène) pour les re investiguer. Des cavités que nous suspectons avoir été en relation avec des pertes de la Vis. Des cavités situées au niveau plancher 350-500 NGF anciens niveaux de base en relation avec la mise en place de la vallée de la Buèges et la remontée du massif de la Séranne. Font partie par exemple de ces cavités : Les grottes de Baume-Mouton, Moïse, Jérémie, Moire, Ours, Périers, Minaret, galerie de la «nuit blanche» de la Leicasse, Combe Belle, etc…
Encore une fois et malgré les pointages en notre possession, y compris les notre datant de 1970 (fiche BRGM) nous ne retrouvons pas cette cavité. Décidmment la végétation a bien poussée et son porche situé en haut d’une petite falaise à l’extrémité d’une petite reculée n’est plus visible comme à l’époque. De plus, nos souvenirs ne sont vraisemblablement pas bons.
La montée dans le ravin qui conduit dans l’environnement de cette cavité est longue et pénible et l’approche des lieux tels que nous en avons quelques bribes de souvenirs est particulièrement complexe et scabreuse. L’érosion et la tectonique ayant littéralement déchiqueté les versants du ravin constitués par des pans de falaises et strates verticales enchevêtres tailladées par l’érosion très active sur ce versant du massif.
Ayant inspecté avec précision et attention le secteur relatif aux fameux pointages en notre possession (celui de Robert Nurit le dernier en date) et retrouvé deux petites cavités de 3 à 4 m de long déjà connues de nous, nous aboutissons quelques mètres en contrebas de ces dernières dans une sorte de petite crique aménagée par les bouscatiers à l’époque de leur activité dans le massif. Une cabane appuyée contre une paroi de gélifract et de calcite mêlée de planchers stalagmitique nous interroge quant à la nature insolite des lieux. Une sorte de chenal de voute en décalée par rapport à la cabane semble être celui d’une ancienne cavité colmatée par l’aplanissement de la charbonnière ?
Toutes ces observations nous intriguent et décidons de fouiller méticuleusement les lieux persuadés qu’ils nous cachent quelque chose d’important. Nous descendons en contre bas de la charbonnière où plusieurs blocs de calcite arasés sont visibles sur la pente. Quelques mètres après et en se dirigeant sur quelques mètres vers le pli du ravin, O surprise un petit orifice est ouvert dans la terre (0,40 m x
0,50 m). En passant la tête dedans, grand est notre étonnement de constater qu’il s’agit bel et bien de l’entrée d’une cavité (1). Ce que nous voyons se profiler à l’intérieur avec nos lampes n’est pas anodin : une galerie !
15 minutes de désobstruction à la main dans la terre et les cailloutis (nous n’avions pas pris d’autres outils, il s’agissait d’une sortie repérage) nous suffirons pour pénétrer dans une belle galerie de 6 mètres de large dès le départ (3 ou 4 chauves-souris) au plafond haut de 2m a 5 m et d’un parcours d’environ 12 mètres !. Un parcours remontant en son extrémité sur un éboulis qui n’est rien d’autre qu’une grosse trémie (gros blocs et brèche glaciaire) au sommet de laquelle nous dénichons un filet de lumière du jour. Après l’avoir localisé en surface nous constatons qu’il constitue le point haut de cette trémie affleurant la surface et constatons qu’il est pile poil (on ne fait pas mieux) dans l’axe du beau chenal de voute creusé à même le fond de la crique. !. Un indice qui ne trompe pas.
Conclusion :
Il est évident que cette trémie qui obstrue complètement la galerie que nous avons découverte doit de toute évidence se poursuivre derrière. Franchir cette dernière directement en creusant à partir de la surface pour en trouver le prolongement est la solution envisagée. Il y a de la place et les lieux sont rigoureusement confortables et à l’ombre l’été !
Nous pensons que cette galerie est la sortie d’un réseau d’importance. L’orientation de la galerie est à
N.40 direction non anodine qui est celle des faisceaux de la faille des Cévennes. 450 mètres de calcaires du massif du Roc Blanc surmonte notre cavité ! Ce n’est pas rien. Le potentiel est énorme. Avec un peu de chance (et du travail comme d’habitude) on pourrait tomber sur quelques chose d’important. On recherchera Roca Rébio plus tard.
Participants : Jean-Pierre Rouges, Jean-Pierre Blazy, Pascal Mouneyrat, Daniel Caumont.
Objectif : poursuite des travaux sur le contexte Roca Rébio NOTE : Voir compte-rendu du 17 avril 2025
Nous retournons ce jour, comme nous l’avons fait le mercredi précédent (1) pour travailler sur la cavité que nous avons dénichée le 17 avril dans le ravin dans lequel est présumé se trouver la grotte de Roca Rébio. Cavité que nous n’avons hélas pas retrouvée malgré toutes les données que nous avons. Nous finirons bien par la retrouver un jour. En attendant, il nous importe d’interroger la zone paléokarstique dans l’environnement de laquelle elle est supposée se trouver et de tenter d’y trouver le réseau dont nous suspectons l’existence. C’est bien l’idée que nous avions au départ en nous rendant dans ce secteur de la Séranne.
Ayant nettoyé (débroussaillage) le parcours du long et pénible ravin qui conduit à notre point d’attache lors de la sortie précédente nous avons accédé au lieu un peu plus facilement. Une bonne demi-heure de marche très soutenue scabreuse en partie sur des éboulis non stabilisés nous y conduit.
Nous avons consacrée notre journée à creuser ce que nous avions entrepris lors de la sortie précédente sous la voute de l’éboulis qui colmate la grande galerie découverte. C’est-à-dire sous le chenal de voute (photo 2-3) bien formé contre lequel butte la trémie (photo 2-1 et 2-2) qui barre cette dernière et que nous avons ouvert directement en le court-circuitant à partir de la surface.
Un remplissage terreux mêlée de petits cailloutis, voire d’éboulis classiques de pente et de nombreux fragments de blocs de calcite étant l’objet de nos travaux a cet endroit. Une petite progression malgré nos efforts nous ont permis de constater que nous creusons bel et bien sous une voute de galerie mais que le remplissage débarrassé de ses blocs les plus volumineux est cependant très important et assez compact.
Parallèlement à ce travail de terrassier, 7 mètres plus loin sur la droite et contre la paroi contre laquelle s’adosse une ancienne cabane de bouscatiers nous avons attaqué une sorte de diaclase (boite aux lettres) par laquelle (1-4) s’échappe un bon courant d’air régulier (2). Courant d’air absent lors de notre précédente sortie. Il faut dire qu’il faisait 27° ce jour à la différence des précédents 15° ce qui peut expliquer le déclanchement d’un possible courant d’air de réseau ce jour.
Le problème de cette diaclase (plutôt constituée par deux strates verticales semble t’-il ?) au sein de laquelle quelques 4 mètres plus bas on aperçoit un vide où les pierres jetées aboutissent, s’ouvre dans un calcaire très compact. Après plusieurs tirs copieux effectués par Pascal (photo 1-1-2) son accès bien qu’amélioré reste encore à travailler. Deux bons mètres au moins sont encore à élargir.
A la prochaine sortie…
(1) La sortie du mercredi 22 avril n’a pas fait l’objet de compte-rendu
(2) Nous avons filmé ce courant d’air (encens)
Participants
6 Mai : Jean-Pierre Rouges, Thierry Oliva, Jean-Pierre Blazy, Pascal Mouneyrat, Daniel Caumont.
13 Mai : Jean-Pierre Rouges, Jean-Pierre Blazy, Pascal Mouneyrat, Daniel Caumont.
Objectif : poursuite des travaux sur le contexte Roca Rébio
Nous retournons dans ce site de la côte 350 du massif de la Séranne qui nous intéresse particulièrement, car marqué par un ensemble de cavités et d’indices qui témoignent d’une ancienne sortie de réseau au même titre que d’autres cavités du massif de la même côte (voir comptes rendus précédents)
Nous retrouvons enfin la grotte de Roca Rébio (6 Mai). Nous constatons qu’elle s’ouvre une vingtaine de mètres à peine en contrehaut de notre chantier et à une distance d’une cinquantaine de mètres à peine, bien dissimulée dans l’encoignure d’un gigantesque lapiaz vertical accessible par une vire un peu exposée. Il fallait la perspicacité d’un J.-P. Blazy pour la dénicher, là où nous sommes les uns et les autres étions précédemment passé sans la trouver ! Il faut dire que l’oiseau dénicheur a du sang de grimpeur et la perspicacité d’Hercule Poirot… Cette cavité se trouve bel et bien au point précis du pointage que nous avait adressé Hugo Soria (Merci Hugo).
Le porche de cette cavité rigoureusement bien planqué par dame nature est magnifique (3m x 2,50 environ) Il se prolonge par une galerie basse très sèche puis rampante qui au bout d’une vingtaine de mètres débouche sur une belle galerie qui nous emmène au bord d’un puits (entre 3 et 4 mètres) que nous n’avons pas descendu car très glissant. Nous n’avions pas prévu de retrouver cette grotte, donc d’équipement pour y descendre, la marche d’approche et nos travaux en cours nous obligeant de nous équiper le plus léger possible. Ce sera pour une prochaine fois.
La position de cette cavité nous confirme que les chantiers que nous avons entrepris quelques mètres plus bas en dénivelé sous cette grotte sont bien conformes à notre idée d’origine : Il y a du gros à trouver (ou à démontrer) sur ce palier des 350 mètres du massif de la Séranne.
Hélas, le temps étant passé par là, les remplissages : argiles de solifluxion, terre humifère, grèze glaciaire, comme dans bien des débouchés des réseaux de cette côte ont fait leur importante œuvre de colmatage. Ici, particulièrement en raison du thalweg de conformation tectonique évidente tranche le massif, lequel en se surimposant sur la sortie de ce réseau a contribué à son cisaillement puis a son comblement.
Les deux chantiers de désobstruction que nous avons engagé sur les lieux nous ont montré que le remplissage est conséquent, trop important avec les moyens dont nous disposons. La trémie qui ferme la grande galerie découverte le 17 avril et que nous pensions retrouver au-delà de cette dernière se révèle très complexe a désobstruer. Quelques mètres cubes de terre et de nombreux chicots de calcite retirés ne nous ont pas permis de progresser avantageusement. Le remplissage est énorme. Un gros pilier stalagmitique exhumé ancré dans ce dernier nous a donné une échelle réaliste de l’ampleur des travaux qui serait à faire.
La diaclase quant à elle située au fond de l’abri de la charbonnière et qui a demandé de très nombreux et conséquents tirs (bravo Pascal) nous a donné accès à un conduit d’érosion de 4 mètres, certes bien formé, mais hélas impénétrable et surtout in-désobstruable en son extrémité. Conduit qui se dirige perpendiculairement vers le chantier précédent ce qui confirme bien qu’il se greffe sur la galerie principale noyée dans le remplissage. Nous n’avons pas vraiment constaté dans ce dernier de courant d’air probant malgré la température extérieure favorable.
Conclusion : Nous ne sommes pas vraiment déçus malgré l’ampleur des travaux que nous avons effectué sur ce site car nous savons que la galerie que nous recherchons et qui n’est que le prolongement de celle que nous avons trouvé lors de nos sorties précédentes est bien derrière le remplissage.
Malheureusement il y a beaucoup trop de travail a effectuer dans le chantier 1. Il faudrait descendre d’environ 3 à 4 mètres en profondeur pour passer sous le chenal de voute que nous avons mis en évidence et contourner le fameux pilier stalagmitique qui plonge dans le remplissage. C’est lui qui pose un problème car gênant pour creuser.
Il nous reste à présent à interroger la grotte de Roca Rébio, faire la topo de l’ensemble pour voir quel est la configuration de ce site. Et voir éventuellement quelle stratégie à employer. Soit poursuivre, soit abandonner !
Participants
01/07/2025 : Pascal Mouneyrat, Thierry Oliva
09/07/2025 : Pascal Mouneyrat, Jean-Pierre Rouges, Daniel Caumont (visite de Thierry)
Nous reprenons le chantier du Roucas après une trêve imposée par les conditions météorologiques hivernales et printanières interdisant la poursuite des travaux dans cette cavité. Les deux baignoires se remplissant à chaque crue. Plusieurs épisodes Cévenols et orages étant intervenus depuis nos dernières sorties.
Le but des deux sorties programmées (1 et 09 juillet) était de poursuivre les travaux d’élargissement (travaux de confort) du conduit qui mène au départ (copieusement élargi) de la deuxième baignoire. La première ayant été court-circuitée définitivement par l’ouverture d’une nouvelle entrée (voir comptes - rendus précédents pour mieux comprendre le système que nous explorons).
La sortie du 09 juillet a peaufiné les travaux du mardi 1er Juillet (sans compte-rendu) et consisté d’abord à vider complètement la deuxième baignoire (20 minutes de pompage) au-delà de laquelle se profile la suite bien visible de la cavité. Suite dans laquelle on ne peut accéder en raison de l’étroitesse du boyau qui y conduit. Boyau dont deux coudes assassins ont été ensuite ce 09 juillet carrément rectifiés par des tirs très efficace. La roche (Hettangien) étant particulièrement brisante. On progresse vite ainsi !
Ce travail permet désormais de se trouver pratiquement dans l’axe de la continuation du fameux boyau en prolongement (au-delà des coudes rectifiés) qu’il faut élargir sur 3 mètres environ (boyau plus haut que large car creusé à partir d’une fracture légèrement oblique dans laquelle il est peu aisé de progresser). Au-delà, on aperçoit la continuation sur plusieurs mètres dans un axe bien rectiligne, continuation semble t’-il nettement plus large !
Ce jour nous avons constaté la présence d’un courant d’air, certes faible mais très stable dans toute la section de la galerie ! Les gaz de tirs s’évacuant très facilement et vite. Une visite à la source du Castellas en partant nous a permis de comprendre le déclenchement de ce courant d’air. Cette dernière se trouvant ce jour au même débit que l’année dernière fin août (15 l/s env). Gros déficit cette année donc malgré les nombreuses précipitations et orages passés sur le massif.
Nous retournons sur les lieux mercredi prochain. On approche du but. On ne va pas tarder à passer le goulet terminal et à passer dans un autre stade de l’exploration C’est évident !
Participants : Pascal Mouneyrat, Jean-Pierre Rouges, Thierry Oliva, Daniel Caumont.
Nous voilà sur place pour continuer les travaux des deux précédentes sorties. Travaux qui consistent à progresser dans la conduite au bout de laquelle une nouvelle phase de l'exploration de cette cavité nous attend prochainement.
Nous avons décidé, plutôt que de forcer cette conduite à l'arrache et de se faire mal, d'aménager le trajet qui conduit à l'étroiture terminale, donc, de procéder à des tirs de confort. Rectifier les angles de cette dernière, les élargir et surtout en extraire des débris importants générés par les tirs, tirs efficaces car la roche, nous l'avons déjà précisé, est très compacte. Nous utilisons pour stocker les blocs la diaclase centrale du conduit qui vers l’aval plonge sur la première baignoire. Il y a encore de la place.
Les travaux réalisés dans cette cavité jusqu'à ce jour sont déjà considérables.
ENFIN LE COURANT D'AIR !
Nous avons eu l’agréable surprise de constater la présence d'un courant d'air très net dans toute la section du conduit plus fort que lors de la sortie précédente. Ce qui est le signe irréfutable que nous avons affaire avec un réseau. Ce qui n'était pas évident jusqu'à ce jour.
Nous sommes très optimistes en raison de la présence de ce courant d'air car nous pensions qu'un siphon bien hermétique pouvait nous priver d'une belle exploration. Ce n'est pas le cas. Car même si nous trouvons un siphon au niveau 200 (côte NGF de la source du Castellas), un passage exondé existe
! Le courant d'air du Roucas le confirme. Température moyenne extérieure ce jour : 33°
Température à la base du ressaut de 5 mètres de l'entrée : 17° Température au coude de la deuxième baignoire : 14,5°
Température dans le conduit « baignoire » en cours de rectification : 13° But de la prochaine sortie :
Terminer le pompage de la cuvette (point bas) qui se trouve à mi-parcours du conduit en cours de rectification, car cette dernière gène pour attaquer les parois des 3 derniers mètres à élargir.
On est à 3 mètres donc de l'inconnu et d'une nouvelle phase de notre exploration.
Participants : Pascal Mouneyrat, Jean-Pierre Rouges, Thierry Oliva, Daniel Caumont.
On prend les mêmes et on recommence. Nous revoilà sur place pour continuer les travaux des précédentes sorties.
La journée a consisté à poursuivre l’élargissement du conduit au-delà des 4 premiers mètres après le grand coude. Il n’y a plus d’angle gênant désormais et les bidons peuvent être acheminés plus facilement. Il faut cependant pour ce faire être 4 pour travailler afin que le travail ne soit pas trop pénible. Sauf qu’il l’est quand même car il faut maintenant sortir les pierres à la surface. Une manœuvre supplémentaire donc. Il n’y a plus de place à l’intérieur pour stocker. Les moindres recoins sont occupés. On déplace les pierres progressivement de point à point…
Ainsi rectifié, le conduit toujours balayé ce jour par le courant d’air malgré quelques précipitations éparses durant la semaine est de parcours nettement plus facile. Les tirs très efficaces permettent d’abattre de gros pans de strates, générant de gros blocs difficiles à déplacer. Difficiles à briser au marteau. On les déplace quand même !
Le pertuis terminal au-delà duquel la cavité se poursuit vers l’inconnu n’est plus qu’à 2 mètres ! 2 mètres qui consistent sur cette longueur à faire sauter côté gauche une strate en porte à faux. Un travail qui permettra de voir ce qui nous attend au-delà.
Pour l’instant on voit le conduit se poursuivre sur plusieurs mètres plutôt en hauteur mais on ne peut réellement en apprécier les dimensions en largeur. L’angle formé par la strate en porte à faux masque une partie du conduit vierge.
Avant de quitter les milieux un tir a été effectué sur cette strate et sur un rétrécissement gênant pour le passage des bidons à l’entrée du grand coude. Nous sommes partis sans vérifier les résultats.
Une forte pluie glaciale nous attendait à l’extérieur (17h). Et pourtant il a fait beau toute la journée.
On attend du renfort pour la prochaine sortie qui sera historique… soit on passe, soit on continue à creuser encore…
On ne lâche rien.
Participants : Pascal Mouneyrat, Jean-Pierre Rouges, Thierry Oliva, Didier Löbel, Sylvain Noyer, Daniel Caumont.
Nous pensions tout bonnement franchir le seuil de la deuxième baignoire (vidée des précédentes sorties) ce jour. Seuil atteignable après un boyau de 4 mètres de long en pente montante. Boyau désormais mis au calibre et de parcours facile. Mais malgré les nombreux tirs toujours très percutants de Pascal, il n'en est rien. Et cela malgré une sortie tout aussi percutante la veille effectuée par Thierry et Pascal 17 bidons de pierraille et blocs sortis) Tout cela pour dire que la cavité ne veut rien céder.
La cavité ne cède pas en effet, car le fameux seuil dans lequel, vu les agrandissements effectués on peut désormais écarter les coudes, et au-delà duquel on pensait pouvoir progresser sans désobstruction, est un vrai verrou. Un verrou au-delà duquel on voit filer sur 4 à 5 bons mètres un boyau de 40 cm de large sur 1 m maxi en hauteur ! boyau qui n'est pas incliné comme le précédent copieusement élargi, mais bien horizontal. De la calcite et de belles cupules d’érosion en couvre les parois et de petits gours, le sol. Bien entendu, la cavité continue mais hélas on ne voir rien de particulier au-delà de ce boyau car celui-ci tourne légèrement sur la gauche. Le courant d'air en sort avec insistance dans toute sa section...
Rebelote donc pour un nouveau travail de forçat qui depuis deux sorties à consisté, les moindres recoins de la cavité en étant remplis, d'évacuer à la surface les blocs résultants des tirs. Les tirs étant très efficaces, la roche comme toujours très compacte. Certains de ces blocs sont énormes et très lourds. Le trajet pour parvenir au point extrême de désobstruction est désormais assez bien praticable. Il faut cependant être plus de 2 dedans pour effectuer le transfert des blocs !
Le courant d'air qui se déclenche vers les 11h le matin est toujours bien présent. A 13° et très régulier. Aucun problème donc pour l'échappement des gaz de tirs. Sans cet indice particulièrement important et prometteur nous n’insisterions pas sur ce chantier, c'est évident. Il ne faut pas baisser les bras nous allons continuer. Nous le savons, l’enjeu est bien trop important.
Depuis que nous travaillons sur ce système du Roucas nous constatons que nous suivons un conduit certes bien karstifié mais très étroit. La direction de ce conduit SSW indique un trajet grossièrement parallèle au grand thalweg qui remonte sur le Serre de Grenouillet. Ce conduit se dirige plein massif, lequel est très pentu à partir du niveau de l’entrée de la cavité.
Nous en sommes à environ 45 mètres de conduit élargi et l’ouverture de deux entrées ! Une folie. La dernière effectuée nous ayant permis de court circuiter la première baignoire. Ce qui était indispensable. Ce conduit (boyau) déverse les eaux de crues par deux exutoires distants de 25 mètres après plusieurs coudes à 90° qui montrent combien les eaux (1m3 environ en crue) cherchent à se déjouer des obstacles (fracturation et calcaire très compact) de leur point d’exsurgence. Une très forte pression s’exerce sur les conduits (évents 1 et 2) et leurs exutoires à en juger par leurs formes d’érosion. Ce qui indique l’importance du débit que la source du Castellas ne peut en hautes eaux
(crues) contenir et le reflux qu’elle exerce vers l’amont pour évacuer ce qu’elle ne peut restituer. Son conduit d’exhaure à la côte 200 ne le permettant pas. Une mise en charge de 12 à 15 mètres maximum en ce cas permet à l’évent du Roucas de Fonctionner. La pente du réseau vers le Serre de Grenouillet est semble t’-il très importante en raison du fort dénivelé du bassin d’alimentation. Le courant d’air qui se déclenche dans la cavité en période d’étiage nous montre qu’il n’y vraisemblablement pas de nappe très importante au niveau de la vallée. L’air provenant d’un réseau exondé alimenté par une cavité remontante étagée par laquelle descendent les venues de crues.
Il faut être maintenant au moins 5 donc 1 en surface pour poursuivre avantageusement le travail pour ne pas trop se casser les reins ! Et il faut profiter de l'été pour continuer en raison des basses eaux facteur déclenchant du courant d’air.
Heureusement qu'à cette sortie se sont joins à l'équipe habituelle Didier Löbel et Sylvain Noyer qui ont été très utiles pour hâler les blocs en surface. Et ça fait toujours plaisirs de rencontre des copains autour d'un projet.
NOTE : pour les photos du boyau terminal et vidéo voir sur WhatsApp.
5 août : Participants : Pascal Mouneyrat, Thierry Oliva
6 août : Participants : Pascal Mouneyrat, Thierry Oliva, Jean-Pierre Rouges, Claude Viladomat, Didier Löbel.
ENFIN DE LA PREMIERE : ON PROGRESSE !
Le 5 août Pascal et Thierry s'acharnent dans la cavité de laquelle ils sortent plus de 20 bidons de pierrailles résultants des tirs du « seuil » de la deuxième baignoire. A tel point que Pascal voyant la première à sa portée, franchit ce « seuil » désormais bien élargi et se tape une 20 m de première (après confirmation par la topographie). Une étroiture redoutable pour son gabarit le contraignant toutefois à s'arrêter à cette distance à partir duquel la cavité continue bien étroite cependant… mais continue !
Le 06 août l'équipe est au complet et les blocs encombrant le conduit jusqu'au "seuil" sont évacués à la surface. Tout est propre.
Jean-Pierre Rouges et le Doc, toujours là quand il y a de la première (en tête), s'introduisent dans la première et réussissent à progresser encore de 10 mètres au-delà du terminus de Pascal.
A partir du "seuil" le conduit plus haut que large sur 4 bons mètres se poursuit au-delà un peu plus large vers la gauche puis bifurque sur la droite après un belle flaque d'eau pour se transformer en laminoir (2m de large environ) mais bas, suffisamment tout de même pour passer et poursuivre par un conduit qui progressivement tourne vers la droite (320 à 330°) puis brutalement sur la gauche. Au bout de quelques mètres étroits ce dernier abouti sur une paroi au-delà de laquelle la cavité se poursuit vraisemblablement en hauteur (d’après le Doc qui est allé le plus loin). Malheureusement il faut élargir pour bien se mouvoir dans les lieux et pour poursuivre l’exploration.
Pascal y retourne pour faire la topographie (manque les 5 ou 6 mètres du Doc)
Développement total pour l’instant : 47,73 mètres depuis l'entrée artificielle
- Distance projetée : 44,23 m
- Profondeur -6,03 m
- Orientation générale : 324°,33
LE COURANT D'AIR !
Le courant d'air qui se déclenche le matin était toujours bien présent. Plus fort dans l'après-midi comme d'habitude. Il vient bien du fond extrême atteint. Il est régulier et très humide.
But de la prochaine sortie :
On progresse. Et malgré les difficultés qui s'accumulent, la cavité restant toujours très étroite, nous avons décidé de poursuivre. Il faut avant d'attaquer au fond à l'arrache, rectifier comme on l'a fait dès le début, les nouveaux passages difficiles. Une opération impérative pour des raisons de confort et sur le plan psychologique. Pouvoir se retourner de temps en temps dans le conduit au lieu de revenir en marche arrière péniblement est important.
Pour ce faire, pour la prochaine sortie il faut d’abord rectifier sur 4 mètres le conduit post "seuil" (qui donne accès à cette partie effectuée en première). Sortir tout à la surface (on sait faire maintenant). On verra ensuite pour le reste.
NOTE : Daniel a trouvé un petit escargot cavernicole (carapace transparente, à identifier) au niveau du « seuil ».
Sable + escargot cavernicole + courant d’air prouve bien que nous sommes bien dans un réseau et non dans un sous écoulement ou dérivation du ravin !
Principe de l’effet cheminée
Participants :
Le 26 : Participants : Pascal Mouneyrat
Le 27 : Pascal Mouneyrat, Jean-Pierre Rouges, Daniel Caumont
De baignoire en baignoire ! ainsi, va la cavité.
Le 26, Pascal va au Roucas tout seul. Le reste de l’équipe n’est pas disponible. Il continue à élargir le laminoir ainsi que la partie de 3 mètres au-delà de ce dernier reconnue par le Doc et Jean-Pierre Rouges lors des sorties précédentes. 3 mètres qui aboutissaient sur une étroiture verticale infranchissable.
Le 27 : Pascal effectue plusieurs tirs à son gabarit qui lui permettent de franchir cette étroiture. Derrière, c’est de la première ! Il débouche en contrehaut (2m) dans une galerie dans laquelle on se tient debout (place pour deux personnes) ce qui est pas mal. Cette conformation aboutit au bout de quelques mètres sur une importante baignoire (La 3eme). Pascal agite énergiquement l’eau dont l’onde se propage assez loin dans la galerie semi-noyée qui est d’environ 1,50 de large et dont il n’aperçoit pas en détail l’extrémité. Il remarque que les parois changent de nature… un peu déchiquetées dit t’-il. Selon lui, l’eau semble profonde au point qu’une fois pompée on pourra probablement y progresser à l’aise et à quatre pattes ! Le courant d’air est bien présent, toujours hyper régulier, assez fort et humide. Il passe entre la voûte et l’eau. Signe qu’il ne s’agit qu’une simple grosse laisse (une de plus) dans laquelle les eaux restent piégées après les crues. Il y a de l’exondé derrière.
Conclusion :
On progresse (45 mètres environ depuis l’entrée artificielle) certes difficilement mais on gagne du terrain. On s’enfonce dans le massif. Les passages élargis permettent une meilleure progression. On ne peut toutefois pas se doubler ou se croiser tout le long du parcours. D’où l’impossibilité d’être plusieurs à la queleuleu et à plat ventre dans la cavité, sauf pour y extraire les effets des tirs. Il n’y a plus de blocs ni de cailloutis à sortir à la surface. On peut les stocker dans les nouveaux recoins. Quelques aménagements encore toutefois à faire. Angle à rectifier etc..
Nous sommes donc face à une nouvelle baignoire. Plus importante à première vue. Il va falloir la pomper. Nous sommes fin août, nous nous posons la question de savoir si on entreprend ce pompage maintenant ou si nous attendons l’été prochain. A savoir que si nous effectuons ce travail qui mérite un déploiement plus important de matériel maintenant et qu’il pleuve abondamment durant le mois qu’il vient, on aura fait ce travail pour rien. A voir. On va y réfléchir.
En tout cas, bravo à Pascal, redoutable guerrier de désobstruction et dont la détermination a permis d’en être où nous en sommes dans cette cavité qui se défend bien et qui, nous le savons tous maintenant, est particulièrement prometteuse.
Participants : Pascal Mouneyrat, Jean-Pierre Rouges, Didier Löbel, Thierry Oliva, Daniel Caumont.
C’en est fini pour l’instant avec le Roucas et sans doute pour cette année. Nous avons décidé de nous en éloigner temporairement en raison des risques de crues. Ne connaissant pas les réactions de la cavité en cas d’orages ou autres précipitations torrentielles dont notre région est désormais habituée.
Laissons dormir le bébé !
Et nous revenons à Brissac et à la grotte des Maures. Une vieille connaissance située au-dessus des
sources de Brissac (L’Avèze : pour citer la plus importante) et cavité dans laquelle nous avions entrepris en 2019 des travaux importants de désobstruction. Nous avions creusé dans un remplissage d’argile sèche aux fins de vider progressivement le beau chenal de voute qui prolonge la vaste galerie d’entrée de la cavité (10 mètres de large !) et avions progressé dans ce chenal en le vidant entièrement de 7 mètres environ et abouti dans une partie hors remplissage dans laquelle nous avons ce jour continué à creuser et sensiblement avancé. Nous avons évacué plus d’une cinquantaine de bidons !
Il s’agit au niveau où nous en sommes de continuer à extraire l’argile de ce chenal de voute qui au
point que nous avons atteint se dédouble curieusement en forme de lunette. Il se dédouble en raison d’une pendant d’érosion qui cloisonne le chenal. Un chenal qui n’est pas anodin puisqu’il fait quand même au total environ 1,50 m de large ! Dans la lunette de droite on voit le conduit se poursuivre toujours horizontalement, ce qui est bon signe car non entièrement comblé dans sa partie supérieure. Il n’y a pas de courant d’air mais on ressent tout de même une sensation de fraicheur par rapport à la lunette de gauche laquelle est totalement colmatée au bout de 3 mètres.
Le travail est pénible, ingrat, certes mais faisable à condition d’être au minimum 4 pour se relayer et
surtout évacuer les bidons remplis d’argile dans la salle.
Revenir de temps en temps sur ce chantier s’impose car l’enjeu est important et les prospections
nombreuses réalisées alentour et au-delà de la source principale en son amont comme en son aval durant ces dernières années n’ont rien donné de probant. Trop de lapiazs chaotiques occupent le versant lequel est trop près de cette dernière. La partie du karst concernée est entièrement noyée.
La grotte du Maure, 35 mètres au-dessus en dénivelé me parait être (avec l’aven de Nicouleau !) les
cavités les plus appropriées pour espérer pénétrer dans le paléo réseau de cette ensemble de résurgences du parc de Brissac.
A bon entendeur.
Participants : Pascal Mouneyrat, Jean-Pierre Rouges, Thierry Oliva, Jean-Pierre Blazy, Daniel Caumont.
Après avoir travaillé sur l’aval du réseau de la source du Castellas, un petit tour sur l’amont de cette
source et de notre évent du Roucas s’imposait. C’est ce que nous avons fait en nous rendant dans le secteur de la ferme de Camasso au-dessus du village de Rogues qui est le point extrême amont du bassin d’alimentation présumé de cette source. En reconnaitre les cavités existantes et qui ne sont pas nombreuses était l’objectif de cette sortie.
La plus importante recensée, l’aven de Camasso est situé une cinquantaine de mètres au Nord-Nord-
Est du réservoir situé en sommet de cote avant d’aborder la descente sur la ferme de Camasso. Ferme située dans le creux même amont d’un vaste et très long ravin qui descend vers la vallée de la Vis.
Cette cavité présente deux entrées. L’une en forme d’aven parfaitement rectangulaire (3m x 1m) au centre d’un plainier et l’amorce d’un versant donnant sur le fameux grand ravin. L’autre, en porche sous une strate (2m x 1m) a une trentaine de mètres au sud-sud-est, dans un roncier qu’il a fallu débarrasser de ses lacérantes épines. La cavité n’étant vraisemblablement pas visitée depuis fort longtemps. Une belle galerie syngénétique en inter strate au sol d’argile sèche bien aplanie et couverte par endroits de dalles minces et plates (dalles qui ont été anciennement déplacées par quelques fouilleurs clandestins) indiquent que cette galerie devait être une galerie sépulcrale. Cette dernière après un coude bien prononcé à 90° conduit au bout d’une cinquantaine de mètres d’un gabarit régulier (2m x 1m) sur une sorte de lucarne qui donne spectaculairement accès à une grande salle en partie éclairée en hauteur par l’orifice de l’entrée en aven.
On accède à cette salle après avoir passé entre une imposante concrétion et la paroi pour descendre ensuite par des marches d’escalier sur un vaste éboulis très pentu sur lequel gisent épars divers encombrants et ossements. Encombrants très anciens à en juger par leur nature : bidons, sièges de voiture, ressorts de sommiers, bouteilles diverses etc…
La salle est d’allure imposante et agréable à contempler. Il s’agit d’une vaste marmite d’érosion grossièrement circulaire à son origine rectifiée par l’érosion et en plein travail d’équilibre. D’énormes strates chutées de son plafond gisent sur l’éboulis. En faisant le tour de cette dernière et en inspectant les moindres recoins nous insistons particulièrement sur un point qui pourrait être le prolongement de la cavité car rigoureusement dans l’axe de la galerie d’accès. Après deux tirs pour se débarrasser de plusieurs gros blocs coincés contre la paroi nous constatons que trop de travail serait nécessaire pour poursuivre la désobstruction. Ce point de soutirage ne présente que peu d’espoir d’espoir d’être franchi si ce n’est pas de très gros travaux de désobstruction délicats dans la trémie qui lui est sous- jacente. De plus, au courant d’air n’est perçu à cet endroit.
Nous continuons et finissons la journée par une prospection alentours. Chacun se dispersant au gré de son inspiration. Tandis que mes collègues filent vers l’amont du ravin je me dirige vers l’aval à la recherche d’une perte temporaire de ce ravin signalée par Henri Paloc (1) sur sa magistrale carte hydrogéologique (1971). Il s’agit d’une perte diffuse qui se localise vraisemblablement dans une zone totalement envahie par la végétation et des ronciers et dans laquelle il est impossible d’accéder sans un débartassage en règle.
Cette perte serait intéressante à colorer (en régime de décrue du karst) pour définir la relation de cette zone de Camasso avec la source du Castellas et l’évent du Roucas mais aussi avec l’évent du Mas Neuf dont on ne connait pas non plus l’origine ni le cadre de fonctionnement. L’évent du Mas Neuf ne pouvant concerner que la région bien définie au-delà de la faille du « serre de Grenouillet » que nous connaissons sous le nom local de « Serre des Lattes » et qui comporte nombre de cavités de configuration tectonique. Deux bons contextes qui pourraient s’inter communiquer selon les étapes de crues ou de décrues entre lesquels se développent les belles, grandes et intrigantes galeries de la grotte des Claux (contact direct Bathonien-Hettangien)
Vous voulez des énigmes à résoudre, en voilà !
NOTE : Ce qu’il faut retenir de cette cavité c’est sa ressemblance avec les cavités de haut niveau (550- 650 m) de nos causses (Blandas – Larzac – Séranne). Niveau bien caractéristique que l’on retrouve sur le Larzac à l’exemple des grottes de Ferrussac, Renardières, Barre, Esquirol etc…)
Participants : Pascal Mouneyrat, Jean-Pierre Rouges, Jean-Pierre Blazy, Daniel Caumont.
Nous retournons ce mercredi sur le contexte amont de l’évent du Roucas pour y rechercher une cavité (aven des Resses) qui n’aurait pas été re explorée depuis 1950. En effet à part la publication du GSG
(1) nous n’avons rien trouvé en matière de publication sur cette cavité bien placée sur le contexte de l’évent du Roucas. Une cavité de -22 (qui sais ?)
Etant donné que cette dernière est située 335 mètres au NNW de cet évent nous avons décidé de la rechercher. Cette dernière pouvant être intéressante (comme l’aven de Camasso dernièrement visité) pour compléter nos recherches sur le secteur et nous aider à mieux le comprendre.
Nous nous pointons donc dans le premier virage en épingle de la piste qui grimpe sur le « Serre de Grenouillet » à partir duquel nous effectuons notre recherche en empruntant un petit sentier raccourci entre les deux principaux virages en épingle de cette piste.
Sentier complètement abandonné encombré de salsepareilles qui traverse une zone forestière lamentablement laissé à l’abandon. Enchevêtrement d’arbres abattus, salsepareilles etc…
Cet embrouillamini de soi-disant forêt (ah, elle est belle, la forêt domaniale de la Séranne !) ne nous empêche pas de dénicher la cavité dans un secteur criblé d’anciennes murettes de soutènement.
Cavité pourtant bien planquée car soigneusement camouflée (orifice de 0,80 x 1m) par de grosses pierres retenues par une vielle armature de ferraille ayant appartenu à un ancien lit. Lit identique ou presque à celui qui nous as servi d’armature de coffrage à l’époque pour l’entrée de l’aven du fonctionnaire ! Chance extraordinaire car les coordonnées en notre possession, pourtant très anciennes étaient à quelques mètres prêts assez précises. Aucunes traces de visites depuis fort longtemps…
Nous ne visitons pas cet aven étant très satisfaits de l’avoir retrouvé, ce qui était loin d’être évident, pour poursuivre notre prospection à la recherche d’une autre cavité, la « Baoumasse » (signalée par René Roux dans son inventaire (2) du causse de Blandas) cavité que nous avions déjà recherchée dans le secteur il y a un an environ.
Les seules coordonnées que nous possédons ne nous permettent pas hélas, encore une fois, de la retrouver malgré nos recherches maintenant appuyées du secteur. L’inextricable des lieux et la description de René Roux n’étant pas compatible à ce que nous trouvons sur le terrain. Pas de falaise au pied de laquelle cette cavité devrait s’ouvrir mais un système d’énormes blocs de dolomie éboulés épars ? De plus, l’altitude à laquelle nous cherchons n’est semble t’-il pas la bonne… ?
Lacérés par les ignobles salsepareilles, nous renonçons et retournons aux voitures pour grimper sur le virage en épingle supérieur au bord duquel s’ouvre la « diaclase des Resses ».
Après avoir repéré une cavité (fracture à courant d’air) découverte par Pascal en se perdant dans la forêt lamentablement merdique déjà décrite, Pascal descend dans la fameuse « diaclase des Resses » dont l’entrée est couverte de végétation, donc invisible de la piste.
Un -8 (signalé par René Roux comme cavité à courant d’air) qui mérite quelques travaux de désobstruction à cette profondeur. Les pierres descendant encore de quelques mètres. Après avoir creusé un peu au fond Pascal remonte. Il se fait tard, nous quittons les lieux fatigués par nos prospections harassantes.
Nous reviendrons explorer l’aven des Resses mais renonçons à rechercher une prochaine fois la
« Baoumasse » sans des précisions fiables quant à sa situation. Peut-être un chasseur du coin connait t’-il cette cavité ?
A suivre…
(1) BANCAL (A) - VALAT (G.) (1951) : Explorations dans la région de Ganges. Annales de spéléologie, Tome VI.
(2) ROUX (R.) (1975) : Inventaire du causse de Blandas – Montdardier. Publication du GERSAM.
Participants : Pascal Mouneyrat, Jean-Pierre Rouges, Thierry Oliva, Daniel Caumont.
Après une semaine sans sortie faute de combattants disponibles, nous retournons ce mercredi sur le contexte amont de l’évent du Roucas pour faire une reconnaissance de l’aven des Resses, cavité qui n’a pas été ré explorée depuis 1950 (Voir compte-rendu précédent).
Avant de nous rendre à cet aven, nous attaquons la désobstruction d’une diaclase repérée la fois précédente dans une anfractuosité dolomitique située à une centaine de mètres environ à l’ouest de l‘aven des Resses. Une bonne heure de désobstruction nous conduit à constater qu’il s’agit d’une diaclase, qui bien qu’assez profonde, est trop étroite pour y poursuivre des travaux. Celle-ci semble correspondre à des fractures majeures qui sectionne et individualise en plusieurs éléments le gros banc dolomitique qui ceinture cette région des Resses. Ce même banc dolomitique du Bathonien se retrouve au-dessus du hameau des Claux. C’est à la base de ce dernier que se développe l’importante grotte des Claux.
Nous nous rabattons comme prévu sur l’aven des Resses. Nous descendons dans la cavité qui après un puits de 3m50 ouvert à même un chicot de concrétions arasées nous conduit à -4 dans une petite salle de 4m x 3m à la base de laquelle un conduit de 3 mètres de long (2,50 x 1m) en pente donne sur une étroiture sévère dans laquelle Pascal (même après agrandissement) a du mal à se faufiler. Les anciens explorateurs de cette cavité ne devaient pas bien être épais ! Quelques coups de marteau assénés lui donnent une meilleure pénétrabilité.
Derrière cette étroiture, un réduit de 2,50m x 2m, à la base et dans un angle duquel s’ouvre un bel orifice de puits permet de se tenir à deux. Le départ de ce puits ouvert dans un amalgame de strates qui témoignent d’un cisaillement des séries en bancs de 20 à 60 cm (nous ne sommes plus dans le Bathonien pulvérulent…) donne sur un beau puits d’une dizaine de mètres prolongé par plusieurs ressauts : 3m + 5,50m. Un ensemble de belle allure fort prometteur qui conduit à -22.
A ce niveau, et d’après Pascal qui seul parviens au fond, deux départs désobstruables montrent nettement que la cavité se poursuit en profondeur.
Du courant d’air est ressenti dans la cavité. Une indication précieuse pour les futurs travaux de désobstruction que nous envisageons en son point bas. Il faudra au préalable équiper correctement la cavité de telle sorte que nous puissions descendre facilement sur corde et non avec les échelles dont nous disposions ce jour. Les travaux envisagés nécessitant ce type d’équipement.
Nous quittons les lieux satisfaits de notre journée et particulièrement motivés par cette cavité dont il est bon de rappeler qu’elle s’ouvre à 370 mètres exactement au nord-nord ¼ ouest de l’évent du Roucas et 155 mètres au-dessus en dénivellation (155-22 = 130m) ce qui est tout à fait jouable pour tomber dans une partie du réseau !. Et c’est bien pour cela que nous allons en faire notre nouveau chantier.
Note : nous n’avons pas trouvé d’inscription dans la cavité ni de traces de fréquentation notoire. Ce qui prouve que cette cavité perdue dans la forêt n’a effectivement point été fréquentée !
A suivre…
Participants : Pascal Mouneyrat, Jean-Pierre Rouges, Thierry Oliva, Daniel Caumont.
Nous voici au rendez-vous, et équipés pour descendre dans l’aven des Resses dans la forêt domaniale de la Séranne. Pascal descend en premier pour équiper la cavité qui en raison de son puits principal et providentiels redans, nécessite 2 fractionnements.
D’emblée, Thierry qui auparavant s’était attaqué énergiquement a un tronc d’arbre couché barrant le sentier qui conduit non loin de l’aven, s’attaque avec sa perfo en percussion à l’étroiture qui donne accès au réduit à partir duquel s’ouvre le puits principal de la cavité.
Etroiture qui désormais se franchit à l’aise. (-4). Cela fait, nous rejoignons Pascal a -22 pour une inspection méthodique du point bas (5m x 6m environ) qui se divise en deux parties. Une sorte de pont calcité étant à l’origine de la division de ce dernier. La partie la plus élevée présente deux départs. Le premier en façade du puits est sans intérêt et un autre plus bas, impénétrable, est sans suite évidente ; sauf que ce dernier se trouves-en contrehaut de celui par lequel se prolonge la cavité en profondeur, et qui se trouve au point le plus bas de l’autre partie.
Au point le plus bas de la cavité donc (5m x 5m) (-22) dans un angle duquel gît le squelette d’un malheureux animal (un blaireau probablement) se trouve un départ qui se trouve être dans le prolongement de la fracture grossièrement nord-sud sur laquelle est calée l’ensemble de la cavité. La calcite, à l’origine du rétrécissement de ce départ ne permet pas de voir quoi que ce soit au-delà du conduit impénétrable qui le constitue.
Daniel tente d’allumer de l’encens pour tester un courant d’air éventuel, mais le briquet ne s’allume pas ! Une présence de CO2 (faible cependant) est évidente. Le fait d’être dans la partie racinaire supérieure de la dense forêt sub jacente pourrait expliquer cette anomalie ; d’autant que les gazs des 6 tirs qui seront effectués seront avalés sans scrupule immédiatement par le point bas !
Après une remontée de l’équipe à la surface pour se restaurer, une nouvelle descente avec le matériel de désobstruction permet d’attaquer le fameux conduit calcité.
Les tirs, effectués en restant sur place à l’écart et à l’abri des effets de ces derniers (la conformation des lieux s’y prêtant) ne permettent pas hélas d’avancer généreusement dans le conduit calcité. La roche (dolomie) semble t ‘il très fracturée, ne donnant pas de résultats efficaces. Peu de progression. Mais ce qui est fait est bien fait.
Le dernier tir, spectaculaire, et qui ébranle totalement la base de la cavité est accompagné d’un important écho. Ce dernier pouvant indiquer un prolongement plus volumineux en profondeur. Le conduit en désobstruction devant aboutir sur un nouveau puits, ce que la conformation générale de la cavité inspire. Une cavité qui ressemble comme deux gouttes d’eau à la morphologie de l’aven de la Vacquerie, en bien moins sinistre cependant.
Note : Pendage de la cavité : 35° grossièrement Est-Ouest - Axe Nord-Sud de la fracturation sur laquelle la cavité est développée. Présence de sable dolomitique à -20 m.
Le C02 est sans doute un phénomène stationnaire à ce niveau de la cavité. Il faut lors de la prochaine sortie le tester avec l’appareil de Pascal.
A suivre…
Participants : Thierry Oliva, Pascal Mouneyrat.
Nous retournons ce mardi sur le contexte amont de l’évent du Roucas pour continuer la désobstruction de l’aven des Resses.
Une journée de travail très intensive et fatigante car les tirs n’ont quasiment aucun effet sur cette roche hyper dure et qui ne se fissure pas…
La meilleure solution que l’on ait trouvée et de forer un petit trou en 12 et avec la massette de frapper sur la pointerole jusqu’à ce que cela rompt une partie de la paroi…
Pour couronner le tout une langue d’argile bien gluante vient amortir les frappes…
